Créativité et maladies mentales ont des racines génétiques communes

, par  Véronique R. , popularité : 4%

L’idée d’Aristote selon laquelle « il n’y pas de génie sans un brin de folie » est aujourd’hui confortée par une étude scientifique affirmant que la créativité et des psychoses comme la schizophrénie et les troubles bipolaires, ont au moins partiellement des racines génétiques communes.

Des études épidémiologiques avaient déjà montré une surreprésentation des personnes atteintes de certains troubles mentaux et de leurs familles dans les professions créatives, mais sans pouvoir dire si cette association reposait sur des facteurs génétiques ou environnementaux au sens large.

Etude sur plusieurs milliers de personnes

© Flickr CC-by-nc-nd

Dans une étude publiée ce lundi 8 juin par la revue britannique Nature Neuroscience, une équipe de chercheurs islandais a montré que les mutations génétiques associées à un risque accru de développer une schizophrénie ou un trouble bipolaire pouvaient également être liées à une créativité accrue, au sein d’un échantillon de plus de 86.000 Islandais.

Cette association a également été retrouvée dans des études portant sur près de 9.000 Suédois et 18.500 Néerlandais. Les chercheurs ont défini les personnes créatives comme « des personnes capables d’avoir une approche novatrice utilisant des processus mentaux différents des modes de pensée ou d’expression dominants ».

Par souci de commodité, ils n’ont retenu dans leur étude que les membres des sociétés nationales artistiques de danseurs, d’acteurs, de musiciens ou d’écrivains.

Ils ont aussi étudié cinq professions non artistiques (agriculteurs, pêcheurs, employés, travailleurs manuels et vendeurs) pour lesquelles ils n’ont trouvé aucune association avec la créativité.

Ils ont tenu compte des différences de quotient intellectuel et de niveau éducatif des personnes étudiées ainsi que de l’existence de proches atteints de schizophrénie et de troubles bipolaires, pour éviter d’éventuels biais dans leurs travaux.

« Notre étude accrédite l’idée d’un rôle direct joué par les facteurs génétiques sur la créativité », concluent-ils.


© Flickr CC by-nd

Mais cette étude n’est pas la première étude à suggérer cette association. Une étude suédoise de 2012 menée par une équipe du Karolinska Institute sur des données de suivi durant 40 ans de plus d’un million de participants, montre une prévalence plus élevée de la maladie mentale chez les personnes ayant des professions artistiques ou scientifiques, tels que les chercheurs, les auteurs, les photographes ou encore les danseurs. Les écrivains apparaissent les plus touchés notamment par la schizophrénie, l’anxiété, la dépression, et la toxicomanie. Cette étude apporte des preuves sur l’influence directe de gènes « de la créativité » chez les personnes atteintes de schizophrénie et de trouble bipolaire.

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