Le film "vol au-dessus d’un nid de coucou" : un chef-d’oeuvre
Vol au-dessus d’un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo’s Nest) est un film américain de 1975 réalisé par Milos Forman d’après un roman de Ken Kezey (1962). Les rôles principaux sont tenus par Jack Nicholson (Randle Patrick McMurphy) et Louise Fletcher (l’infirmière en chef Mildred Ratched). Notons que le terme « cuckoo » désigne en anglais l’oiseau coucou et une personne psychiquement malade, à l’image des patients de l’hôpital psychiatrique de l’intrigue.

Synopsis
R. P. McMurphy se fait interner dans un hôpital psychiatrique pour échapper à la prison suite à un viol. Il va être touché par la détresse et la solitude des patients. Sous les soins de l’infirmière Ratched, il s’oppose vite par sa forte personnalité aux méthodes répressives de cette dernière et décide alors de révolutionner ce petit monde, plutôt au départ par jeu.
Il fallait tout le talent de Milos Forman et de deux interprètes puissants comme Jack Nicholson et Louise Fletcher pour rendre cette leçon aussi humaine et aussi pathétique.
Meilleur film, meilleur acteur, meilleure actrice, meilleur réalisateur, meilleure adaptation... Il ne restait plus beaucoup d’Oscars prestigieux à se partager en cette année 1976 ! Cinéaste tchèque, émigré aux Etats-Unis, Milos Forman se passionne pour les rebelles. Avec "One Flew over the Cuckoo’s Nest" qui connut un énorme succès à sa sortie, le cinéaste a porté à l’écran un best-seller américain très contestataire. En révolté des asiles, Jack Nicholson est époustouflant. Clown acrobate, il parvient à orchestrer la révolte dans un monde clos de pantins. Messie déguisé en saltimbanque, il prêche l’humanité au cœur même du goulag. Jouant admirablement de cette étrange lueur au fond des yeux, Randle Mc Murphy est un subversif, meneur de foules, capable de susciter l’enthousiasme des « fous » (d’ailleurs, on se demande qui sont les plus fous : les personnes internés ou Ratched et les surveillants qui semblent se décharger sur les patients en intensifiant leur traumatisme et donc avoir autant besoin de l’hôpital qu’eux) devant la télévision éteinte, puis de leur faire gagner un match de basket face au personnel de l’hôpital psychiatrique sain et ahuri. Face à lui, l’infirmière-chef Miss Ratched alias Louise Fletcher, parfaitement détestable en nounou castratrice drapée dans sa vertu ! C’est une œuvre d’un humour noir à la fois hilarant et terrifiant. Les acteurs - certains d’entre eux sont-ils de vrais patients en psychiatrie ? - sont tous extraordinaires de vérité même dans les plus petits rôles, plus particulièrement Brad Dourif et Danny De Vito, Sydney Lassick et Christopher Lloyd. D’une comédie grinçante et désopilante, Milos Forman fait jaillir un drame bouleversant à la fois grandiose et poignant où l’on n’est pas près d’oublier ce final symbolique du géant Will Sampson. Un électrochoc du 7ème art d’une efficacité rarement atteinte au cinéma.
Ce film s’inscrit aussi dans un courant de remise en question de l’univers carcéral où les malades sont soumis à une psychiatrie inhumaine aboutissant à une totale dépersonnalisation. Il s’inscrit à la suite de La fosse aux serpents (Litvak, 1950), La Tête contre les murs
( Franju, 1959), ou encore Shock Corridor
(Fuller, 1963).
« Vol au-dessus d’un nid de coucou » porte le spectateur à réflexion autour du pouvoir, la manipulation, la provocation, la liberté et l’autorité. Il place l’individu au centre de la résistance à la norme, ce qui le conduit à une place de supplicié. Ce film est ainsi symbole de la confrontation éternelle opposant l’être humain à la société et montre les mécanismes par lesquels se forgent des rapports de domination. La morale qu’on pourrait tirer de ce brillant manifeste contre une société coercitive est finalement que : les gens anormaux n’ont rien d’exceptionnel, ils ont aussi droit au respect.
Vous pouvez vous procurer Vol au-dessus d’un nid de coucou en DVD
ou Vol au-dessus d’un nid de coucou en Blu-ray
Il existe aussi le livre : Vol au-dessus d’un nid de coucou : Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Michel Deutsch et révisé par Virginie Buhl
