Le sport pour lutter contre la schizophrénie

, par  Véronique R. , popularité : 3%

Dans le cadre d’une alimentation saine tel que celle transmise par la naturopathie, le sport est souvent conseillé.
Qui plus est, les bienfaits du sport sont aussi étudiés dans le cadre de la présence de la schizophrénie chez un sujet. Et les bénéfices ne serait pas moindre ...

L’exercice physique est salutaire dans la schizophrénie : c’est la conclusion surprenante d’une étude publiée dans Archives of General Psychiatry. Des « changements bénéfiques » dans le cerveau surviendraient en effet sous l’influence de l’exercice physique aérobique [1], notamment une augmentation du volume de l’hippocampe. Comme la schizophrénie serait justement associée à une réduction du volume de l’hippocampe (structure impliquée en particulier dans la régulation des émotions et de la mémoire), on comprend l’intérêt de cette étude suggérant la persistance d’une certaine plasticité cérébrale et de facultés d’adaptation, même chez des psychotiques. Pourtant, comme la schizophrénie comporte souvent une normalisation incomplète des troubles et une incapacité persistante (persistent disability), on estime généralement que ces caractéristiques traduiraient une altération peu réversible de la plasticité du cerveau ou de ses mécanismes régulateurs.

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© Flickr CC-by-sa

Cependant, cette question est vraisemblablement plus complexe, puisque la pratique d’un exercice physique stimule ainsi la plasticité de l’hippocampe. Ce phénomène est objectivé en imagerie fonctionnelle par résonance magnétique chez des sujets-témoins comme chez des schizophrènes incités à pratiquer le cyclisme et à jouer au baby-foot (durant trente minutes, trois fois par semaine, et pour une période de 3 mois). Après ce programme sportif, le volume de l’hippocampe a augmenté en moyenne de 12 % chez les schizophrènes, et de 16 % chez les sujets-témoins. D’autres études cliniques sont certes nécessaires pour confirmer l’intérêt du sport dans la thérapeutique de la schizophrénie.

Une méta-analyse de l’Université de Manchester conclue que l’exercice, de plus en plus plébiscité pour ses bénéfices neurocognitifs, peut aussi contribuer à lutter et à faire face, à long terme, aux symptômes de la schizophrénie. Des données issues du suivi de plusieurs centaines de patients et dont l’analyse montre, dans le Schizophrenia Bulletin, qu’une pratique plus élevée et régulière de l’exercice aérobie est associée à des améliorations plus importantes dans la cognition globale des patients schizophrènes.

Les chercheurs ont identifié 10 essais admissibles avec des données sur les résultats cognitifs de 385 patients atteints de schizophrénie au total. L’analyse des données consolidées montre que 12 semaines de formation à la pratique de l’exercice aérobie,

  • améliore de manière significative la cognition globale et sans hétérogénéité statistique selon les études considérées,
  • de plus grandes quantités d’exercice sont associés à de plus fortes améliorations de la cognition globale,
  • les interventions supervisés par des professionnels de l’activité physique sont plus efficaces,
  • les domaines cognitifs les plus sensibles à la pratique de l’exercice sont la mémoire de travail, la cognition sociale et l’attention et la vigilance. Les effets constatés sur la vitesse de traitement, la mémoire verbale, la mémoire visuelle, le raisonnement et la résolution de problèmes ne sont pas -ici- significatifs.

Au global, la méta-analyse apporte la preuve que l’exercice peut améliorer le fonctionnement cognitif chez les personnes atteintes de schizophrénie, en particulier en cas de pratique plus élevée et régulière de l’exercice. Compte tenu des besoins cruciaux d’amélioration de la cognition chez ces patients et des avantages de l’exercice pour la santé en général, développer les interventions pour la pratique de l’exercice chez ce groupe de patients semble nécessaire.





[1] « Exercice de longue durée et d’intensité modérée pendant lequel le système cardiorespiratoire est en mesure de répondre aux besoins en oxygène des muscles. » (Comme le cyclisme, la marche, la course, la randonnée ou le tennis, cherchant à améliorer l’endurance cardiovasculaire).

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